Premier pas vers un congé parental en Suisse
Un congé parental pourrait voir le jour au niveau national. La commission de la sécurité sociale du Conseil des Etats a soutenu deux initiatives cantonales en ce sens par 10 voix contre 2.
La question mérite d'être approfondie, indiquent mercredi les services du Parlement. L’introduction d’un congé parental pourrait contribuer au renforcement de l'égalité entre femmes et hommes et à améliorer la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Un tel congé encouragerait les parents à rester dans le monde du travail. Il permettrait ainsi de lutter contre la pénurie de main-d'oeuvre, estime encore la commission.
Les initiatives de Genève et du Jura sont formulées de manière ouverte et donnent la préférence à une solution uniforme pour toute la Suisse, salue la commission. Il faudra toutefois trouver une solution pragmatique, compatible avec différents modèles familiaux et financièrement viables. Le Conseil fédéral doit rendre dans les prochaines semaines un rapport sur les différents modèles de congé parental. La commission soeur du National doit encore se prononcer.
Par 7 voix contre 5 et 1 abstention, la commission propose cependant à son conseil de ne pas donner suite à deux initiatives semblables déposées par les cantons du Valais et du Tessin, car elles imposent des conditions minimales trop strictes et contraignantes.
Suisse à la traîne
La Suisse connaît un congé paternité depuis le 1er janvier 2021. Une initiative pour un "Congé familial" doit également être lancée pour "faire face à la pénurie de main-d'oeuvre et favoriser la cohésion intergénérationnelle". Elle demande 18 semaines de congé pour chaque parent.
La moitié des pays de l'OCDE prévoient un congé maternité ou un congé parental d'au moins 43 semaines, la moyenne étant de 53 semaines. Aujourd'hui, une grande majorité des pères souhaitent être plus présents auprès de la mère et de leur enfant pendant la période qui suit la naissance, rappellent les deux cantons dans leur texte.
De nombreuses études démontrent que le congé parental ne nuit pas à l'économie, bien au contraire, avancent encore Genève et le Jura. Il permet aux femmes de rester davantage en emploi sans renoncer à avoir des enfants et contribue à combattre la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. La motivation et la productivité augmentent et la fluctuation de leur main-d'oeuvre diminue.